lundi 4 août 2014

Cerveau!!!! Cerveau!!!! Les Zombies selon Max Brooks...

Aujourd'hui, nous allons parler Zombies!!! Trop cool, non?

Alors voilà. Il y a quelques mois, alors que ma fille faisait sa sieste, je décidai de regarder le film World War Z, le blockbuster avec Brad Pitt (excellente excuse à lui tout-seul pour regarder le plus mauvais des films). Après une première partie allègrement pompée sur 28 Jours plus tard, nous voici catapultés vers un road movie qui emmène le héros (baroudeur? mercenaire? journaliste?) dans le monde entier dans le but d'identifier les causes de tout ce bordel.
Il y a quelques bonnes idées, ne nous en cachons pas, mais cela manque cruellement d'hémoglobine, malgré des scènes qui pourtant s'y prêtent!!! Hélas, je suis dans l'incapacité de faire une réelle critique car 20 minutes avant la fin, mon mini-zombie personnel s'est réveillé... Étrangement, j'ai trouvé incongru de poursuivre le visionnage du festival de zombies devant ma fille de 3 ans. Et je n'ai jamais trouvé le temps (ou l'envie?) de regarder la fin. Mais les vacances sont là, je vais peut-être m'y replonger.



Cependant, et c'est là que ça devient intéressant, j'ai eu envie de lire les bouquins qui ont inspiré ce film. Tout d'abord, il y a le roman éponyme écrit par Max Brooks (fils du célèbre Mel) et publié en 2006 (en fait, ce n'est pas le premier, mais c'est par celui-ci que j'ai commencé).



Le titre anglais: World War Z, An Oral History of the Zombie War, relate la contamination massive du monde par le virus Solanum, le chaos et la reconstruction qui s'en suit. Il s'agit en fait de la version rationalisée d'une invasion de zombies, tels qu'on a pu les voir récemment dans la série The Walking Dead ou encore le film 28 Jours plus tard.
Cet ouvrage se lit assez rapidement et avec plaisir. J'ai commencé à le lire sur un long trajet en train et c'était exactement le type de lecture qui aide à tromper l'ennui. La langue est simple, peu élaborée, mais cela tient surtout au parti pris de l'auteur, qui a choisi de représenter la guerre (car sous des allures de roman horrifique, c'est bien d'un récit de guerre dont il est question) à travers le prisme d'une multitude de témoignages glanés dans le monde entier.
En effet, ce qui fait que ce roman est plus intelligent qu'il n'y paraît se trouve dans le dispositif narratif. Le lecteur suit un envoyé des Nations Unies qui a pour mission de compiler des témoignages à travers le monde. Cet agent intervient finalement très peu (deux ou trois questions par chapitre). Même si l'auteur prend le parti d'un narrateur intradiégétique, son ressenti et ses émotions restent opaques. Il assume ainsi pleinement son rôle de chroniqueur. Ici, nous ne sommes pas dans l'action, mais dans la réflexion que les atrocités passées imposent.
A partir d'une brève introduction, de témoignage en témoignage, de pays en pays, de classe sociale en classe sociale, l'intrigue se dessine, tantôt par des récits violents et gores dignes des meilleurs films d'horreur (les premières contaminations à l'hôpital sont glaçantes), tantôt par des constats déchirants rappelant les mouvements de population fuyant la guerre et les camps de réfugiés que l'on peut voir sur le JT (les familles tentant désespérément d'émigrer n'importe où alors que leurs proches sont déjà contaminés) ou encore les interviews de leaders économiques ou politiques qui relatent stoïquement la défaillance des dirigeants. Ce qui m'a le plus interpelée, c'est le réalisme avec lequel Brooks dépeint le néo-journalisme dans ce qu'il peut avoir de plus abject. Les média sont tellement avides de sensationnalisme qu'ils en oublient leur mission première : informer. C'est finalement la désinformation qui fera basculer les puissances mondiales dans le chaos. (Un chapitre dépeint la télé-réalité dans ce qu'elle a de plus vil, loft à la clé).
Quand on sait que Brooks a écrit dans un contexte économique et politique bien particulier (le début de l'enlisement en Irak, grippe aviaire, attentats du 11 septembre encore récents, etc.) on ne peut s'empêcher de voir une parabole sur la désacralisation des valeurs américaines, sur le cynisme nauséabond des grands groupes média, l'incompétence des puissants et la perte de confiance de l'individu face au collectif.
Mais Brooks ne voit pas tout en noir. Sa guerre à lui oblige le collectif à se souder, à recentrer les priorités et reconquérir les valeurs perdues. Mais à quel prix? Beaucoup de solutions sont envisagées, mais les dommages collatéraux semblent inévitables.

Mais cette invasion n'a pas toujours assumé un ton grave et apocalyptique.

En effet, c'est avec un ouvrage plutôt humoristique que Brooks a commencé sa série sur les Zombies: The Zombie Survival Guide (2003). J'ai lu ce livre dans la foulée, et je dois avouer que j'attendais quelque chose d'un peu plus étoffé. Au final, ce délire de guide hyper-réaliste - inspiré de guides de survie en milieux hostiles tout ce qu'il y a de plus sérieux - finit par tourner en rond. Néanmoins, on peut saluer la complexité du monde qui déjà se construit dans l'esprit de l'auteur. Toutefois, si j'ai un conseil à donner, ce serait de commencer par la lecture de cet opus, qui donne déjà un avant-goût de l'univers et de l'humour bien particulier de Brooks, toujours prompt à pointer la volonté du commun des mortels à s'accrocher à ses convictions, aussi ridicules soit-elles.




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