jeudi 1 janvier 2015

La Famille Bélier... Un film bien de chez nous...


Après le matraquage médiatique autour de La Famille Bélier, je n'étais pas extrêmement emballée à l'idée de ce film. Mais devant le programme cinéma peu folichon de cette semaine, je me suis dit qu'un feel-good movie serait le bienvenu en ce jour festif.

Bon...

En même temps, je le sentais déjà pas à la bande annonce...



Quand la bande annonce fait 2 bonnes minutes et contient déjà toutes les bonnes réparties du film, ça sent le roussi. Quand on s'aperçoit que toute l'intrigue tient dedans, ça devient inquiétant. Mais quand on a passé le premier quart-d'heure et qu'on réalise que tous les moments funs vus dans la BA sont les SEULS du film, là, on se dit que ça va être long, les 90 minutes restantes.

Bon, j'avoue, je suis un peu sévère, il reste quand même quelques bons moments. Mais cela ne fait pas oublier les gros défauts du film.

D'abord, qu'est-ce que ça raconte, ce film? C'est l'histoire d'une famille d'agriculteurs bretons. Les parents et le fils cadet sont sourds, la fille aînée est entendante. La jeune fille joue un rôle essentiel au sein du business familial puisqu'elle fait le lien entre les parents et le monde extérieur. Mais voila : Paula se découvre un don pour le chant et souhaite intégrer une école prestigieuse à Paris, avec le soutien son prof. 

Bon, je vais être honnête, je n'ai pas détesté. Certaines scènes sont plutôt drôles et le film tend à éviter le pathos facile (mission plutôt réussi...). Par exemple, les consultations du médecin sont tout de même hilarantes. 
Pour une fois, les relations familiales sont plutôt réalistes (les parents ne sont pas infaillibles et peuvent même être vaches avec leur progéniture).
La sexualité apparaît comme quelque chose de naturel et de décomplexé, du moins du côté des parents (la scène dans les toilettes du lycée m'a paru tout de même un peu limite du côté des ados).
Enfin, la confrontation entre les parents sourds et le monde extérieur expose un vrai choc des cultures (j'ai trouvé plutôt juste la scène où les parents assistent à la prestation de leur fille au spectacle du lycée). Mais les personnages ne se posent jamais en victimes et revendiquent leur identité. (Damiens fait des étincelles quand il explique au maire sortant qu'il va l'exploser, et Viard est plutôt touchante lorsqu'on réalise qu'elle ne voulait pas avoir un enfant entendant).
Et puis il y a Eric Elmosnino, que j'adule depuis sa prestation dans Gainsbourg, Vie héroïque. (Même en fan de Michel Sardou, parfaitement !)

Il est donc regrettable qu'avec ces atouts vendus clés en main, Eric Lartigau nous livre finalement un film assez convenu, cousu de fil blanc. L'héroïne du film (interprétée par Louane Emera) manque de charisme et son jeu n'est pas à la hauteur de ses partenaires. Son amoureux, ersatz de Robert Charlebois à 19 ans, est bien pâlichon. A contrario, le duo formé par le petit frère Bélier et la meilleure amie de l'héroïne fonctionne à merveille, et je me dis que j'aurais presque préféré voir un film racontant leur histoire. 
Plus grave, certaines scènes ne fonctionnent pas du tout et tendent un peu trop vers le cliché ("Je suis contrariée, je me précipite hors de la classe, je vais me jeter de l'eau sur le visage dans les toilettes") voire le caricature (l'attitude des parents lors de ce qu'ils pensent être le premier rendez-vous amoureux de leur fille).

Au final, La Famille Bélier est passé à côté d'une réussite artistique similaire à celle d'Intouchables. Le ton se cherche, l'intrigue est convenue. Cela reste un spectacle sympa qui appartient au haut du panier en ce qui concerne les productions françaises actuelles.




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