mardi 23 décembre 2014

Interstellar... Le film que j'ai eu envie de voir toute ma vie...

J'aurai mis le temps à l'écrire, celui-ci, mais je ne voulais pas me rater, car il s'agit tout de même du film que j'attends avec impatience depuis des mois, j'ai nommé Interstellar, de Christopher Nolan.  Comme j'ai eu énormément de mal à me faire une opinion sur le film (et que de toute façon, c'est du très grand spectacle), j'ai décidé d'aller le voir une deuxième  troisième fois (parce qu'en fait, j'ai vraiment beaucoup aimé). Passionnée par la conquête spatiale quand j'étais gamine (oui, c'est une passion qui côtoie très bien les poupées Barbie et leurs robes de princesse, je ne vois pas où est le problème), Interstellar, malgré ses défaut, reste définitivement LE film que j'ai eu envie de voir toute ma vie (les plans sur Saturne sont juste à pleurer...)

J'ai eu la chance de le voir en avant-première grâce à Gaumont, et de voir l'interview de Christopher Nolan en live, juste avant. Ouais, je sais, c'est la classe! Je ne vous dirai pas à quel point les questions du journaliste (un ponte de Ciné Live, si j'ai bien compris, mais je n'ai pas retenu son nom) frôlaient le ridicule (du genre, "Les femmes sont fragiles, mais en même temps elles sont fortes, z'êtes d'accord???"... Je caricature à peine...). Par contre, Nolan a su rebondir sur les lieux communs qu'on lui a tendus pour évoquer la genèse du film, ses choix de réalisation et sa relation au cinéma en général (Ah oui, je me souviens, le journaliste lui a demandé sa définition du cinéma. Car oui, Christopher Nolan peut faire un article pour Larousse pendant une interview! C'était assez rigolo, parce que ma voisine, que je ne connaissais absolument pas, soupirait en même temps que moi aux niaiseries entendues...). En revanche, il est resté très évasif sur les détails scénaristiques, insistant sur l'importance d'en savoir le moins possible pour aborder le film dans les meilleures conditions (comme Nolan l'a souvent fait, si l'on excepte sa saga Dark Knight, il a gardé le secret le plus longtemps possible sur le scénario). C'est dommage, et finalement, l'interview aurait peut-être davantage eu sa place après la projection du film. Mais cela reste un événement très appréciable pour la cinéphile que je suis.

Interstellar, c'est quoi? Voici la bande annonce pour vous donner envie...


A partir de maintenant, je risque de faire pas mal de spoilers. Si vous n'avez pas encore vu le film, attendez avant de lire la suite. En fait, je vous propose plus ma vision du film qu'une véritable critique.

Pour commencer, Interstellar est truffé de références ciné. La presse en a largement parlé. On y trouve du Stanley Kubrick avec son 2001, ou encore du Philip Kaufman avec L’étoffe des Héros. Mais pas seulement. Nolan se tourne aussi vers la SF contemporaine avec des films comme Contact (bizarrement, déjà avec Matthew McConaughy, dans le rôle de celui qui reste) ou encore Sunshine de Danny Boyle, avec son vaisseau bringuebalant et ses héros / martyres des temps modernes partis pour sauver le monde dans une mission quasi-suicidaire.

On a beaucoup parlé également du scénario originel, travaillé avec Spielberg. Et au risque d'en faire hurler plus d'un, quel bonheur que Spielberg ait lâché le projet! Je vois d'ici ce qu'il aurait pu faire d'Interstellar: une énième thérapie familiale déguisée en superproduction. Attention, j'ai beaucoup de respect pour Spielberg: il a posé les jalons de la SF et du fantastique actuels (oui, moi aussi j'ai pleuré comme une madeleine devant ET, et je prends toujours autant mon pied quand je regarde la saga Indiana Jones). Et oui, il nous bluffe encore régulièrement avec les effets visuels de ses films. J'en veux pour preuve la scène d'invasion de la Guerre des Mondes, devant laquelle je suis restée scotchée l'autre soir alors que je m'adonnais à mon activité favorite: le zapping. Néanmoins, il est temps de laisser la place à des conceptions nouvelles, une vision neuve qui correspond davantage à l'air du temps. En cela, j'avais déjà beaucoup aimé Sunshine, de Boyle (on y retrouvait déjà le thème de l'exploration spatiale et du don de soi). Mais avec Interstellar, Nolan nous offre un vrai renouveau, même si cela peut sembler paradoxal quand on voit le nombre de références cinéma du film.

Nolan prête à son film la résonance d'une reconstitution historique. Dès les premières images, le dénouement est évident: la mission de la dernière chance est un succès. Cela commence avec des images d'archive, et Ellen Burstyn nous explique que son fermier de père était aussi pilote. On se doute très vite qu'il s'agit de Murphy, la fille de Cooper (McConaughey). Sauver le monde n'est dès lors plus un enjeu mais un devoir de mémoire. Le sacrifice ultime a été fait. Une fois ce point posé, le film peut commencer, et Cooper apparaît, il se réveille d'un rêve récurrent qui le ramène à son passé de pilote, période de sa vie où il a vraiment existé pour lui-même. Mais Cooper n'est plus qu'un fermier, issu d'une génération coincée entre les excès de leurs parents et la nécessité de préparer leurs enfants au pire. Et pour évoquer le pire, Nolan choisit une image parlante, la poussière qui rappelle sans équivoque les Dust Bowls qui ont frappé l'Amérique dans les années 30.


Symboles d'une terre épuisée, les Dust Bowls sont représentés à l'échelle planétaire et l'humanité, qui a déjà essuyé de lourdes pertes à travers le monde, commence à prendre conscience que la fin est proche.
C'est alors que l'Homme, dans une démarche anthropocentriste, décide qu'il faut survivre à la terre, coûte que coûte. En découle alors un plan A - programme hyper ambition totalement illusoire qui consiste à déplacer toute la population sur une autre planète alors même que la technologie permettant une telle initiative n'existe pas encore -  et un plan B - pragmatique et cruel, consistant à recréer une colonie à partir de quelques astronautes et de milliers d'embryons cryogénisés (Welcome to a Brave New World...).

C'est dans ce contexte pré-apocalyptique que Cooper se retrouve dans la position de l'élu, choisi et littéralement guidé par une force supérieure (Dieu? Une puissance extra-terrestre? Des être du futur?) aux commandes de la navette.

Bercé d'illusions, Cooper le bien-nommé (enfermé dans ses contradictions) choisit de croire au plan A et part, laissant derrière lui ses enfants. Lors d'une scène où Cooper discute avec son beau-père (John Lightgow, d'une sobriété magistrale) sur le bien-fondé de son départ, Nolan congédie poliment mais définitivement Spielberg: non, Cooper n'est pas un égocentrique irresponsable qui laisse ses enfants derrière lui par pur égoïsme. Il est lucide. La séparation est douloureuse, mais nécessaire. 

Et c'est quand Cooper dit au revoir à sa fille que commence l'odyssée... Ici, il n'est nullement question de longue préparation, d'entraînement, et de longs palabres. Il quitte la chambre de Murphy pour se retrouver aux commandes de la navette.

Le périple commence alors. Je ne tenterai pas de pointer les incohérences scientifiques du film. Il y en a, certes, mais comme dans beaucoup de films de SF, j'ai envie de vous répondre. J'ai fait le choix, à ce moment-là, de me laisser embarquer. Et les images de l'espace sont grandioses. Saturne, le trou noir Gargantua, et même ce plan sur la terre qui s'éloigne sont bluffants de réalisme. Le tout est porté par la sublime musique d'Hans Zimmer (qui tourne en boucle, depuis, sur mon Deezer).

L'expédition, composée de 4 astronautes plus ou moins chevronnés et de deux robots intelligents (je crois bien que ce sont mes personnages préférés...), part avec l'objectif d'explorer trois planètes, marquées par des balises laissées par d'autres astronautes, partis seuls en repérage. (L'idée fait froid dans le dos, quand on sait que 10 sont partis, et seulement 3 sont susceptibles d'être sauvés).

C'est avec la première planète que se pose d'emblée le problème de la relativité du temps. Recouverte d'eau, balayée par des vagues gigantesques, c'est en fait un lieu terrible. Orbitant autour du trou noir, cette planète voit le temps s'écouler beaucoup plus lentement que sur Terre. Un décalage de près de 20 ans se crée donc entre les astronautes partis l'explorer (pour peu de résultats et une perte très lourde) et celui resté à bord du vaisseau. Les sacrifices consentis par les explorateurs deviennent tangibles à ce moment précis. Pour entériner ce point, Cooper, parti 2 ou 3 heures, prend de plein fouet 20 ans de messages laissés par son fils. En quelques instants il voit son fils, un ado connaissant les premiers émois amoureux, se transformer en adulte usé par les difficultés de la vie sur terre et le deuil. Ses dernières paroles sont terribles : il laisse partir son père, qui n'est plus pour lui qu'un fantôme, mort depuis longtemps (le notion de fantôme est d'ailleurs récurrente dans le film). Et c'est sans doute à ce moment-là que le père et le fils se disent adieu (moment déjà annoncé dès les premières minutes du film, mais j'y reviendrai). 

L'écran vire au noir, Cooper est effondré, et c'est alors que sa fille adulte, (Jessica Chastain) se rappelle à lui. Ce n'est plus une petite fille, mais une adulte (scientifique  travaillant sur Terre, de son côté, pour sauver le monde), qui explique qu'elle a vécu avec le choix adulte fait alors qu'elle n'avait que 10 ans, de ne plus parler à son père. Elle revient cependant, avec toute la maturité dont elle est capable et son cœur brisé de fillette, demander à son père de tenir sa promesse: revenir alors que tous deux ont le même âge. (Alors là, je ne vous raconte pas les raclements de gorge et les rhumes soudains dans la salle... Pour les détracteurs de Nolan qui ont parlé du manque d'émotion, je pense que cette seule scène suffit à leur donner tort).

C'est également à ce moment-là de l'intrigue que le film se dédouble. On quitte les explorateurs pour rejoindre Murphy sur terre, en compagnie de ceux qui sont restés. Elle travaille en compagnie du professeur Brand (Michael Caine forever!), instigateur de la mission Lazarus. Elle garde des contacts limités avec son frère, lui qui a abandonné tout espoir en son père, et voit quotidiennement la poussière s'accumuler. Très vite, elle va réaliser qu'elle a été victime d'un mensonge terrible. Ce que Brand cherche à faire est impossible et il le sait. Il en fait la confession sur son lit de mort. Cette figure paternelle bienveillante laisse alors tomber son masque. Est-ce un homme ayant consenti le sacrifice ultime? Celui d'être le salaud qui laissera mourir la humains sans broncher? Le traître qui trompe ceux qui lui sont chers (y compris sa propre fille, partie pour la mission) pour un dessein bien plus grand que lui-même? Ou est-ce simple un égocentrique mégalomaniaque? Cette parenthèse narrative s'achève alors comme elle a commencé, avec le visage de Jessica Chastain, déformé par le doute et peur, qui demande à son père s'il savait, s'il a sciemment choisi de les abandonner.


Dans l'entre-fait, les astronautes ont atteint la deuxième planète. Ils savent que si ce n'est pas la bonne, le retour sur Terre n'est plus possible. Or, ils vont eux-aussi devoir affronter la réalité et abandonner ce qui leur reste de foi en l'humanité. Ils réveillent le premier astronaute, celui qui a contribué à mettre en place le projet, Mann ("The best of us" selon Amelia / Anne Hathaway.) Cette scène fait écho à l'une des premières conversations entre Cooper et Amelia, lorsque cette dernière explique que ce qu'ils trouveront dans l'espace sera sans doute effrayant, terrible (elle emploie le mot "formidable" en anglais) mais pas mauvais ("evil"). Elle sous-entend alors que le mal, c'est l'Homme. Et c'est précisément Mann, trahissant ses convictions profondes, qui les attirent sur son monde stérile, ne tenant plus face à la solitude et au désespoir. (J'ai trouvé d'ailleurs cette page, qui relate l'arrivée et le séjour de Mann sur la planète de glace).  Alors que Mann leur dépeint un faux tableau de sa planète, ils reçoivent le message de Murphy: il n'a jamais été question du plan A - sauver les gens sur Terre. Mann savait, confirme. Le mal vient bien de l'homme, sous la forme d'un "mensonge abominable" (toujours dans la bouche de Hathaway). Face à cette révélation, Cooper veut rentrer vers ses enfants. Lui aussi est trahi. La promesse faite par Brand, c'était "Go up there, save them". Mann, dont la supercherie n'a pas encore été révélée, tente alors de tuer Cooper. Il est tombé de son piédestal, il sait que Cooper est meilleur que lui. Mais ce qui l'obsède, c'est la survie à tout prix. C'est un lâche, bassement ramené à sa condition d'homme faible, et il accepte de vivre avec. Le dénouement de cet épisode est une fois de plus meurtrier, et Cooper et Amelia se retrouvent seuls, en route vers la dernière planète. Mais Cooper fait le sacrifice ultime pour permettre à Amelia de rejoindre celui qu'elle aime et plonge dans le trou noir. 

Bon, alors là, j'avoue, j'ai trouvé ça un peu facile. Les être supérieurs qui conçoivent un espace en plein milieu d'un trou noir pour que le héros puisse transmettre à sa fille les données qui lui permettront de sauver le monde, et qui est donc en fait le fameux fantôme mentionné au début du film... Bon... Sans compter que les données sont transmises en morse par une montre magique... Ca en fait des pages de notes à retranscrire... Passons... Mais il survit, cet insolent !

Nous arrivons donc au Happy End qui fait à peu près le même effet que le dénouement d'Inception: le héros a accompli sa mission, il se réveille auprès de ceux qu'il a sauvés, pas loin d'un siècle plus tard. Il tient sa promesse et revient auprès de Murphy, vieille dame au seuil de la mort, aïeule de très nombreux enfants et scientifique respectée pour sa contribution à l'humanité. Tant et si bien que Cooper, qui croit qu'on a nommé la station après lui, fait rire le médecin qui s'occupe de lui. Sa contribution devient dérisoire et c'est sa fille qui a sauvé le monde

J'ai lu ici une interprétation intéressante qui comparait ce passage du film à une expérience de mort imminente (la forme cylindrique de la station spatiale serait en fait le tunnel de lumière, le fait d'être entouré par les être qui nous sont chers, etc.) qui répondrait au soliloque de Mann sur le fait que nos enfants seraient le prolongement de notre propre existence. C'est une façon de l'interpréter, mais le fait que ni sa défunte femme ni son fils n'apparaissent à ce moment là me laisse dubitative. Et le choix narratif qui consiste à commencer le film par des vidéos de témoignages historiques va également à l'encontre de cette vision à mon sens.

Enfin, certains ont trouvé que la construction d'une histoire d'amour entre Cooper et Amelia à la fin du film était malvenue. Je ne suis pas vraiment d'accord avec ça. A mon sens, ce n'est pas vraiment la femme de sa vie qu'il part retrouver à la fin du film (sur les conseils de Murphy), c'est plutôt la seule personne avec qui il peut encore partager quelque chose, la seule qui a connu le même décalage temporel. C'est en fait en tant que pionnier qu'il décide de partir fonder une colonie avec elle. Il n'est nullement question d'amour au sens romantique du terme mais plutôt de la recherche d'un compagnon.

La véritable histoire d'amour, c'est plutôt celle qui unit Cooper à sa fille Murphy. C'est d'amour filial dont il est question. Cooper apparaît très tôt comme un personnage tiraillé entre ses responsabilités de père et de pourvoyeur alimentaire pour les hommes (il est bon agriculteur mais déteste cela) et sa gloire passée en tant que pilote pour la NASA (carrière vite abandonnée face à l'évolution géopolitique mondiale). Cette dichotomie est parfaitement illustrée par ses enfants: son fils Tom sera fermier (il aime ça et fait face à ses responsabilités quand Cooper part) quand sa fille Murphy, jeune surdouée un brin têtue, refusera de céder à la pression scolaire et aux discours de propagande prodigués par une école soucieuse de former de bons petits soldats. Et alors que sa séparation avec son fils est pacifiée mais définitive (il laisse derrière lui quelqu'un qui poursuivra son oeuvre, le déchargera de cette vie de responsabilités), son départ est une vraie déchirure entre Murphy et lui. C'est leur passion pour la science et l'exploration qui les unit, mais c'est aussi ce qui les sépare. Pourtant, malgré sa colère, Murphy reste la seule à croire en lui, et quand Brand s'avère être un imposteur, c'est elle qui reprend le flambeau et continue à croire. Et finalement, ce qui motivera Cooper à revenir, c'est la promesse qu'il lui fait : il reviendra. Ce schéma familial est annoncé dès le début, alors que les Cooper poursuivent un drone. Un pneu du camion crève, et Cooper charge son fils de le réparer, en lui disant qu'il ne sera pas toujours là. Quand le drone paraît, le père et la fille se lance à la poursuite de l'engin. Le fils est le seul à se soucier du pneu, à avoir les pieds sur terre. Et alors que Cooper laisse le volant à Tom, il manque de tomber dans un précipice. Cooper ironise alors: "Voilà qui répond à la question 'Te jetterais-tu du haut d'un immeuble si je te le demandais?'". Cette histoire de famille est le fondement-même du film.

Pour conclure cette très longue interprétation, je dirais qu'Interstellar est à la fois profondément mystique et pourtant résolument athée. On peut attribuer à chaque personnage une référence biblique. Murphy - nommée après une loi scientifique - apparaît comme un messie dont la foi est mise à rude épreuve (son dernier message ressemble fortement au doute émis par Jésus sur la croix), Brand apparaît comme Judas, Amelia a des allures de prêtresse prophétisant l'avenir mais aussi d'Eve des temps modernes, Tom / Thomas est l'homme pragmatique dont les pieds restent fermement ancrés sur Terre. Mais dans tout ça, la force supérieure qui guide l'Homme vers sa survie, c'est en fait lui-même. Une version super-évoluée de la race humaine, capable de maîtriser le temps et la gravité. Bon, je passerai sur le paradoxe temporel à la Terminator (Qui vient en premier : John Connor ou Kyle Reese?). En définitif, il semblerait que l'Homme soit seul, et que son seul espoir réside en lui-même.

dimanche 7 décembre 2014

Journée parisienne en amoureux

Hier, j'ai profité que mon petit monstre était en week end avec son oncle et sa tante pour m'évader à Paris avec mon amoureux. Et au programme (après une recherche de place de parking épique) nous avons visité l'expo consacrée au studio Ghibli  et vu la pièce de théâtre Frangines. Voici un petit topo rapide pour vous parler de ces deux événements que j'ai trouvés bien rafraîchissants.


Après avoir vu l'expo Marvel (mal construite, le cul entre deux chaises, pas du tout didactique, surfant sur les films...), j'avais un peu peur du traitement qu'aurait pu avoir un monstre de l'animation tel que Ghibli. Malgré tout, il s'agit de Ghibli, et rien qu'en voyant cette affiche, ça donne sacrément envie. J'ai donc réservé mes billets coupe-file sur le site. C'est une détail important puisque j'ai pu réserver le matin même et éviter une queue assez impressionnante (après, il y a un petit surcoût et l'expo est déjà chère - 15.50 €  en tarif plein). Autre fait notable, nous sommes arrivés avec plus d'une heure de retard (aaahhh... Paris et sa circulation...) et cela n'a posé aucun problème. 

Lorsqu'on arrive, on nous propose un audioguide (inclus dans le prix du billet) qui propose des explications claires sur des points très techniques de l'animation. Moi qui suis venue en profane, j'ai trouvé ça hyper clair, et je crois que j'ai à peu près tout compris (Nan, parce que ça, c'est comme les trucs de logique : je comprends vite, mais faut m'expliquer longtemps...). Ça commence par des panneaux expliquant les principaux termes techniques. Seul petit bémol, le sens proposé par ces panneaux :  quand la salle d'accueil est bondée, on est obligé de les lire à l'envers (de la droite vers la gauche). Et c'est vraiment le SEUL défaut que j'y est trouvé. 
On passe ensuite à une rétrospective des films du studio sous forme de dessins accompagnés d'une date et d'un titre. Cela va du film le plus récent au tout premier. Ce premier parcours est régulièrement ponctué de: "ah oui ! ça aussi c'était vachement bien!". 
Puis on arrive dans l'espace réservé aux dessins. Chaque section tourne autour d'un film et est accompagnée d'explications sur l'animation de séquences clefs. On trouve également toute une pièce dédiée aux œuvres télévisuelles chapeautée par le grand Hayao Miyazaki. Je n'ai qu'un mot pour en parler : PASSIONNANT.

Par contre, ce n'est pas du tout fait pour les jeunes enfants. Il faut avoir la patience d'écouter des explications très techniques sur des dessins pas forcément toujours clairs pour de jeunes yeux. Donc, à réserver à des enfants à partir de 8 ou 10 ans, s'ils aiment l'univers. 
Par contre, moi qui adore acheter une petite babiole dans la boutique de l'expo quand j'ai aimé, ben j'ai renoncé quand j'ai vu les prix. Parce que franchement, une peluche de noiraude à 15€, faut pas pousser mémé dans les orties, là, quand même... Le catalogue de l'expo vaut 36€, c'est un peu cher mais pas tant que ça par rapport à d'autres expo. Cela dit, il manque cruellement d'explications. Enfin, pas de reproduction si ce n'est des cartes postales à 2.50€ l'unité (si, si!) et des pochettes en plastique qui valent un rein... Bref, moi qui voulais offrir à mon bébé d'amour une peluche Totoro, c'est râpé...

Et juste parce que j'adore ce film...



Autre événement marquant de la soirée, ma première vraie sortie au théâtre (A bientôt 35 ans, il était temps!). OK, j'ai déjà vu des spectacles musicaux, mais jamais de vraie pièce de théâtre dans un vrai théâtre. En farfouillant sur les sites de billets pas trop chers, nous avons choisi la pièce Frangines.


Bon, ce n'est pas Beckett, mais ça reste une petite comédie bien sympathique, portée par deux comédiennes hilarante et pleines de peps. C'est bien écrit, ça met le doigt là où ça fait mal, c'est sans temps morts... Bref, une bonne soirée garantie. Et ce n'était pas gagné pour une pièce où deux nanas se baladent en pyjama pendant 1h20.